Publiée le 11 janvier 2017 par Mouvement PRO Chrysotile
Thetford Mines et Asbestos, le 11 janvier 2017
Division de la gestion des substances chimiques
Environnement et changement climatique Canada
351 boul. St-Joseph, 10ième étage
Gatineau QC K1A 0H3
E-mail :
Objet : Avis d'intention d'élaborer un règlement concernant l'amiante déposé le 17 décembre 2016.
Les résidus miniers de serpentine et le développement économique de nos régions.
Madame, Monsieur,
Le mouvement pro-chrysotile est né d'une coalition qui regroupe près d'une quarantaine d'organismes socioéconomiques, de municipalités et d'organismes culturels, éducatifs et touristiques de la grande région du Québec, appelée Estrie - Chaudière-Appalaches, une région longtemps reconnue pour ses mines de chrysotile.
Nos communautés vivent actuellement une période très difficile au plan économique et de l'emploi. Notre espoir, malheureusement souvent déçu, passe par la mise en place d'une politique de développement économique bien articulée qui saurait promouvoir la valorisation et le développement des résidus miniers de serpentine présents sur notre territoire. Il s'en trouve de très grandes quantités qui constituent des ressources qui n'attendent qu'à être exploitées.
Au Canada, notre mouvement et nos communautés ont noté une recrudescence de l'agitation de ces militants anti-amiante qui misent sur une possible fragilité d'un nouveau gouvernement plus susceptible d'être réceptif à leur croisade. Certains médias se font même un malin plaisir de souligner leurs moindres faits et gestes et d'être le porte-voix de leur demande de bannissement.
Nous avons été dévastés d'apprendre le 15 décembre dernier par 4 ministres du gouvernement fédéral la décision de décréter l'arrêt de mort définitif de l'industrie du chrysotile et l'interdiction de tout commerce et activités reliés à des produits qui peuvent contenir des fibres d'amiante. Le lobby anti-amiante s'était déjà réjoui le printemps dernier de la décision unilatérale du gouvernement de cesser l'utilisation de matériaux et produits contenant de l'amiante sans distinction de types de fibres dans la construction et la rénovation des édifices appartenant au gouvernement. Nous savons pertinemment que ce lobby vise l'interdiction radicale de l'usage de produits dérivés et de ceux qui peuvent contenir des fibres d'amiante toutes fibres confondues ce que le gouvernement a inscrit dans sa stratégie fortement médiatisée pour ne pas dire théâtralisée. Nous sommes consternés par l'approche cavalière du gouvernement qui a procédé sans consulter les populations des régions les plus affectées par une décision aussi radicale. Aucune consultation publique n'a été menée dans nos milieux alors que les autorités gouvernementales connaissaient très bien les impacts énormes que leur décision ferait vivre aux populations concernées. Nos régions ont déjà payé chèrement pour les erreurs du passé en termes de pertes d'emplois et du désarroi sur les travailleurs miniers et des secteurs connexes dont certains vivent maintenant sous le seuil de pauvreté. Imaginez un instant la perte de 600 000 emplois dans une ville comme Toronto ou Montréal. C'est dans ces proportions que les régions des Appalaches et des Sources ont subi les contrecoups des fermetures des mines et industries et commerces connexes au fil des dernières années.
Nous soumettons à votre attention que la prudence est de mise avant d'emprunter cette voie du bannissement radical et unilatéral. C'est la science qui doit guider toute décision et non la propagande ni se laisser séduire par une perception publique bien alimentée par la croisade anti-amiante qui dure depuis trop longtemps.
Les études scientifiques publiées, surtout les plus récentes, n'invitent d'aucune manière à bannir le chrysotile et ses produits. La science nous enseigne qu'il existe une véritable différence entre les types de fibres tant pour ce qui est de leur composition chimique que de leur degré de dangerosité pour la santé des gens. Les études et recherches scientifiques informent également que le chrysotile n'est pas responsable du cancer appelé mésothéliome, mais que ce sont les fibres de type amphiboles. Elles nous indiquent aussi que le risque pour la santé des personnes exposées à un environnement qui peut contenir une présence de fibre de chrysotile d'une fibre par centimètre cube (1 f/cc) est si bas qu'il devient à toutes fins pratiques non mesurable, donc très éloigné de ce que prétendent les prêcheurs de l'apocalypse.
Enfin, un pays qui interdit l'usage d'un produit doit nécessairement le remplacer par un autre. Or, dans le cas de produits ou de fibres de remplacement de la fibre chrysotile, la plupart des produits de remplacement n'ont pas subi les analyses scientifiques nécessaires à établir leur innocuité et pour beaucoup d'entre eux, le niveau de risque potentiel pour la santé des personnes n'est même pas connu. Le gros bon sens oblige certainement un pays qui refuse un produit pour des raisons de santé à le remplacer par un autre pour lequel il est clairement démontré qu'il est plus sécuritaire et présente un niveau de risque pour la santé significativement moindre, bref un produit vraiment moins dangereux !
Avant que toute décision finale puisse être prise dans le dossier de l'amiante, du chrysotile et des produits et fibres de remplacement, nous demandons à être entendus, à pouvoir exposer comment, nous, les gens des régions, voyons l'avenir pour notre développement économique. Nos régions et notre communauté ont largement contribué, au cours des années, à l'avancement économique du pays et nous considérons devoir continuer dans cette voie pour le futur. Nous avons, au cours des années, développé une expertise exceptionnelle, reconnue dans le monde, pour l'usage sécuritaire et responsable du chrysotile et nous sommes en mesure de prendre les mêmes responsabilités dans l'exploitation des résidus miniers de serpentine. Vous trouverez ci-joint notre argumentaire portant sur la valorisation des résidus miniers, un dossier crucial pour nos régions que nous souhaitons présenter, à l'occasion d'une rencontre, aux décideurs gouvernementaux que vous jugeriez approprié de nous identifier.
Dans l'attente d'une réponse favorable de votre part, nous vous prions de recevoir l'expression de notre plus haute considération.
Serge Boislard,
Président, Pro-Chrysotile
Pièce jointe- Argumentaire